Les difficultés relationnelles trouvent souvent leur source dans une mauvaise communication et la relation client/avocat n'y échappe pas :
« mon avocat, il n’est jamais disponible...il ne me donne jamais de nouvelles de mon dossier »
Pour éviter cela, il faut comprendre que l'avocat n'a pas qu’un seul client. Il ne peut donc pas systématiquement répondre dès que vous avez envoyé votre mail ou que vous avez le temps de l’appeler. Le fait d’avoir plusieurs clients, permet à l’avocat d’offrir l'expérience de la diversité des situations, de moduler son taux horaire selon la fortune du client et aussi de dire à son client qu'il a tort ce qui ne peut avoir lieu s'il est unique.
Certains clients oublient de me communiquer leur changement d’adresse, de mail ou de téléphone. Je ne parviens donc plus à les joindre pour les informer de l’évolution du dossier.
« vous avez mal défendu mon fils, c’est de votre faute s’il a perdu, car vous n’avez pas répondu à l’attaque sur son problème d’alcool »
Une fois la mission déterminée et donnée, et que l'avocat l'a acceptée, c'est l'avocat qui pilote sa mission que vous lui avez confié. Je conseille donc toujours à mes clients d’être objectifs et me donner l’historique des faits et surtout de ne pas omettre certains faits.
Il m’est déjà arrivé de me rendre à l’audience de plaidoirie et d’entendre la partie adverse de dire « oui, et puis, il ne s’est jamais rendu au point rencontre pour voir les enfants, il picolait trop… » Le problème est que mon client ne m’avait jamais parlé d’un problème d’alcool qui risquait inévitablement de resurgir. J’aurais pu lui conseiller de démontrer qu’il avait pris le problème à bras le corps et produire le document faisant la preuve d’une cure et d’une analyse démontrant son abstinence.
Ainsi, non seulement, j’ai besoin de connaître les événements mais tous les événements de telle sorte à ne pas être pris eu dépourvue. Je suis soumis au secret professionnel et tout ce que mes clients me disent restent entre lui et moi.
Il m’est déjà arrivé aussi que je tente de joindre mon client, qui ne m’avait pas dit qu’il partait en congé à l’étranger. Si je ne peux pas communiquer avec un client, je ne peux pas inventer sa version des faits.
« Mon avocat ne m’a pas dit ce que je devais faire »
Votre avocat ne peut pas prendre de décision à votre place. Il a besoin que son client lui exprime ce qu’il attend de lui dans l’idéal. Il élabore ensuite une stratégie.
De même, l’avocat n’est pas là pour accréditer ce que vous lui dites. Il va élaborer des arguments pour obtenir gain de cause pour vous afin de convaincre le juge.
La mission de l’avocat est de conseiller, négocier le cas échéant suivant la situation et de vous assister ou représenter lors d’un contentieux.
« j’ai besoin de parler à mon avocat car j’ai reçu les conclusions de l’adversaire et ça me rend malade »
L’avocat s'occupera de vous par priorité en situation d'urgence juridique ou judiciaire.
Il est impératif que le client commence à réunir les pièces demandées dès le démarrage de la mission puis réponde aux demandes du cabinet, car c'est l'avocat qui adapte la communication avec le client en fonction des besoins pratiques du dossier et non l'impatience, l'inquiétude, le stress, ou l'angoisse du client qui dirige l'avancée du dossier. C'est justement parce qu'il n'est pas impliqué dans les enjeux du dossier que l'avocat peut agir calmement.
L’avocat sait très bien qu’il y a dans certaine matière un impact émotionnel fort chez son client. Mais, lui parler pour aller mieux moralement ne permettra pas à l’avocat de faire mieux son travail. En revanche, lui communiquer les éléments qui n’auraient pas déjà été évoqués est la meilleurs des réactions.
« j’ai demandé à mon avocat de traiter mon dossier avant de déposer un dossier d’aide juridictionnelle et finalement je n’y ai pas droit. Je refuse de payer sa facture »
Pensez avant votre rendez-vous à vérifier vos droits à l'aide juridictionnelle ou si vous avez une protection juridique. Anticipez cette question puisque les honoraires sont toujours évoqués à la première consultation. Le traitement des demandes d'aide est long (2 mois par fois plus). Et tant que les conditions financières ne sont pas clairement définies, il est préférable soit d'attendre la décision d'aide juridictionnelle ou de prévoir de verser une provision si on est pressé, car tout travail mérite salaire.
« Mon avocat est copain avec l’avocat adverse »
Non, non et non…mon métier est de défendre mes clients. Mon contradicteur, même si je peux l’apprécier en qualité de personne en dehors de mon travail n’est pas mon copain. Il n’y a pas de connivence entre avocats au détriment des clients.
